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Bali Yoga Trip - Cinquième jour

jeudi, décembre 28, 2017

Morning flow avec Tanya, Yoga Barn - rédaction du blog - dessin de Kadek


Ce matin là, je ne sais plus si je me suis rendormi après que le réveil ait sonné ou si je ne l'ai tout simplement pas entendu, mais j'ai dû me réveiller à 6 h 00. c'était juste pour déjeuner un peu, prendre une douche, faire les 15 minutes qui me séparent du centre à pied en marchant vite, mais j'ai décidé de tenter le coup. J'ai dû me retrouver à 6 h 30 en train de marcher à vive allure au milieu du marché local qui se tient tous les matins sur la rue Raja Ubud sur laquelle débouche la rue Kajeng où se trouve l'hôtel Depradha.
Marcher à vive allure dans Ubud, et vous vous faites héler par les chauffeur de Taxi toutes les 5 minutes. ça n'a pas loupé. Un chauffeur en costume traditionnel d'un beau camaïeu de bleu à eu le mot qu'il fallait qu'en je suis arrivé à son niveau : _"Yoga Barn ?"
J'ai dit que oui, j'ai négocié rapidement le prix à 20 000 roupies et j'ai enfourché l'arrière de sa machine en prenant bien soin de rembobiner mon sarouel histoire de ne pas finir comme Isadora Duncan.
Il a dévalé l'avenue Hanoman, en pente prononcée dans ce sens là et qui mène à l'hôtel Alaya et à Yoga Barn juste à côté, à vive allure en zigzaguant entre les scooters plus lents que lui et ceux qui venaient en sens inverse et qui roulaient tranquillement au milieu de la route en cette heure de faible circulation. Le vent de la vitesse et la décharge d'adrénaline provoquée par cette situation imprévue a achevé de me réveiller définitivement et je me suis retrouvé dans une forme olympique au pied de la ruelle en moins de deux. Par chance j'avais la monnaie pour les 20 000 roupies et me voilà, quelques minutes plus tard et à 6 h 45 faisant un peu la queue à l'accueil du chapiteau avec d'autres occidentaux bien moins réveillés que moi.

Je me postai au fond de la classe à côté d'un Monsieur d'un certain âge qui n'avait pas l'air très sportif. Un beau couple vint se mettre à ma droite quelques minutes plus tard. Ils devaient avoir moins de trente ans l'un et l'autre. La jeune femme avait un corps de gymnaste accomplie assorti d'un jolie poitrine et des cheveux naturellement blond platine et son compagnon qui mesurait plus d'un mètre 90, très mince, portait de long cheveux châtain clairs et bouclés. Il était torse nu comme la plupart des hommes présents ce matin là sous le chapiteau. Je notai ses abdominaux impressionnants à la fin de la séance. Ni l'un ni l'autre, cependant, ne respiraient une grande joie de vivre.
Pour ma part, pendant les quelques minutes précédant le début de la classe, je mesurais la joie d'être ici au fond de cette salle ouverte derrière moi et sur le côté et le devant, à gauche sur la jungle équatoriale. Les panneaux de jonc avaient été descendus à plusieurs endroits pour limiter les risques dus aux intempéries fréquentes en ce mois de l'année.

Tanya devait avoir 45 ans. C'était une femme un peu corpulente aux cuisses musclées, large bassin et larges épaules. Elle portait une longue jupe culotte faite de coton ou de lin ou d'un mélange des deux d'une couleur oscillant entre l'ocre et le jaune et qui lui tombait sur les chevilles, et un t-shirt blanc. Elle respirait la bonne mère de famille américaine, pleine de force positive, de bienveillance et de confiance.
Elle avait un visage très doux et des cheveux d'un blond tirant sur le roux, mi longs qui lui encadraient souplement le visage. Elle irradiait la douceur, le bonheur de vivre et la sérénité. Se laisser guider par elle pour cette séance serait comme aller au jardin botanique dans la main de sa mère.

La séance, comme toute séance de Vinyasa qui se respecte commença par de longues minutes de méditation, trois Om et Tanya commença son cours en en donnant le thème : Stabilité et mobilité.
Là encore, comme pour la classe avec Brend au Desa Seni, le message était à la fois physique et spirituel : Comment être fort, solide, stable, ancré dans le sol, et à la fois, souple, flexible, mobile, adaptable ?
Au niveau des postures, ça se traduisit par des jambes ancrées dans le sol soit à genoux, soit en posture du guerrier avec des mouvements du haut du corps en avant, en arrière et sur les côté.
Il y eu de longues minutes de salutations au soleil. Quelque chose comme une bonne demi douzaine de salutation au soleil de Hatha Yoga classique de type A et une autre demi douzaine de type B.

Un conseil important fut donné : Tanya nous poussait un maximum dans chaque posture, au maximum de la tension musculaire et de l'équilibre puis nous disait quand nous avions atteint le maximum de rester dans ce maximum et de travailler le relâchement mental, la décontraction. Il fallait tout tendre au maximum puis tenir ce maximum et essayer de le vivre comme une situation tout à fait relax.
j'ai beaucoup aimé l'exercice qui m'avait déjà été suggéré de façon moins directe par une autre prof auparavant : essayer de dissocier effort et tension qui sont souvent irrémédiablement associés dans l'esprit des occidentaux. L'occidental a l'impression qu'il doit être en état de souffrance pour avoir l'impression de travailler à fond.

Au bout d'une heure de pratique, le Monsieur à ma gauche jeta l'éponge et rendit son tapis. Je saluais mentalement son courage, une autre participante fit de même quelque minute plus tard. Il n'y a pas d'horloge sur le plateau, on ne sait jamais quand la séance va finir avant de se faire indiquer la posture de savasana.

Tanya est restée après le cours en regardant les gens s'en aller pour répondre à d'éventuelles questions. Je suis allé la remercier. C'était sincère. J'avais trouvé le cours extrêmement précis, détaillé, construit.
Ce n'était pas une séance difficile, beaucoup moins difficile que celle du Desa Seni deux jours plus tôt avec Brend, mais c'est le principe du morning flow de 7 h 00 à Yoga Barn.
ça démarre bien la journée sans qu'on soit épuisé pour autant alors qu'il reste toute la journée à terminer.

Je suis allé boire un jus au bar à jus du rez de chaussée qui fait face à l'accueil du chapiteau. Les jus se vendent en bouteille et les vendeurs vous assurent sur parole qu'ils viennent juste d'être fait à la minute. J'ai un peu ironisé et j'en ai pris un quand même et suis allé m'avachir sur l'immense sofa extérieur sur le côté du grand préau au plancher patiné par les intempéries. Tanya est passée devant moi et m'a fait un petit sourire, j'imagine, en me voyant avachi sur mes coussin telle un pacha en sarouel blanc, comblé par la séance et la satisfaction non dissimulée de savourer ce jus aux prétendues vertus magiques.

Je suis rentré à l'hôtel prendre mon petit déjeuner. Puis j'ai travaillé sur le dessin de Kadek qui était off ce jour là et sur ce blog en m'imaginant retourner faire un Vinyasa à Yoga Barn à 17 h 00 mais tout ce dont j'ai été capable à 17 h 00 fut de faire une sieste. J'ai eu l'impression de me réveiller à 20 h 00 mais quand je suis descendu au restaurant de l'hôtel, les hôtesses m'ont annoncé qu'il était 22 h 30 et que le service venait juste de se terminer.

Je suis sorti dans Ubud afin de trouver un restaurant ouvert, mais 22 h 30 à Ubud c'est comme 3 heures du matin à Paris, tout est fermé et la ville pratiquement déserte. Il règne alors un calme inhabituel à part les quelques voitures qui continuent de circuler et qui sont assez nombreuses finalement (je ne sais pas ce que font les balinais la nuit à circuler comme ça)

J'ai fini par trouver un super restaurant ouvert à quelques centaines de mètres de l'hôtel où j'ai mangé comme un roi. je me suis retrouvé à côté d'un couple de brésiliens, profs d'anglais tous les deux et qui avaient désespéré comme moi de trouver à se restaurer à cette heure tardive pour Ubud.
Nous avons remercié en choeur et chaleureusement le personnel du restaurant pour cela.
La journée à travailler au café avait aussi portée ses fruits au niveau de la sociabilité. Au café, se succédaient des habitués et des touristes venus se perdre dans cette rue peu fréquentée. ça parlait toute les langues du monde. Il y avait ce groupe de femme, une allemande d'une 40 aine d'année qui semble être en résidence à Ubud et que je coise tous les jours au café, et ses amies australiennes, allemandes et italiennes qui comme toutes les femmes du monde adorent se retrouver pour papoter et qui ont l'air d'être un groupe de féministes actives pour les quelques bribes de conversations que j'ai pu saisir entre deux coups de crayons ou deux paragraphes.
Bref une complicité certaine s'était installé entre ces femmes et moi ainsi qu'avec les jeunes rockers balinais qui animait le café. J'avais bien avancé sur ce blog, fini le portrait de Kadek. La journée avait été productive.

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