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Bali Yoga Trip : Septième jour

samedi, décembre 30, 2017

Morning flow à Yoga Barn, Malika - rédaction du blog


Ce matin là, j'ai bien entendu mon téléphone sonner à 5 heures trente mais je n'ai pas eu le courage de me lever tout de suite si bien que j'ai dû un peu speeder dans mes rituels du matin et que je suis sorti de la chambre à 6 h 38. Hum, c'était juste pour arriver à l'heure au cours de 7 heures à Yoga Barn.
En pressant le pas pourtant, je me suis retrouvé passant l'entrée de ce temple moderne à 6 h 55. Juste le temps de payer le cours avec ma carte de crédit et j'étais parfaitement à l'heure.

A Bali on peut tout payer en carte de crédit dans le mesure où le commerçant possède la connexion, même un simple café dans un bar.
Choisissez de payer en roupies c'est plus avantageux pour la conversion en euros ensuite, j'ai vérifié au cours du voyage sur les outils online de ma banque. Par contre évitez de retirer de l'argent ou renseignez vous auprès de votre banque. Pour un retrait de 1 000 000 de roupie soit une 60aine d'euros, il vous sera prélevé 4 euros de frais. Il se peut que ces frais soit perçus par ATM qui gère les distributeurs automatiques.
J'ai donc réservé mon argent liquide au paiement exclusif des taxis ou pour les commerçants qui ne possédaientt pas le terminal (comme David à Kuta qui m'a vendu mes fameux Sarouels) et ai systématiquement tout payé avec ma carte et en roupies.
Attention, certains mini-markets connaissent des dysfonctionnements de leurs terminaux. Demandez si vos pouvez payer en carte dès l'entrée en magasin. Je vous conseille fortement de n'aller que chez mini-mart :
  • Leurs terminaux de carte bancaire fonctionnent toujours
  • Vous trouverez chez eux des produits de base que vous ne trouverez pas ailleurs comme du café soluble sans sucre et sans lait (Nescafé), du fromage, du Beyo australien toujours et même parfois du Babybel, et des yaourts Elle & Vire aux fruits (cocorico !)


Le thème du cours de ce matin là, animé par Malika, fut l'éveil et la conscience. Malika était une grande bonne femme très mince au teint basané, très certainement métisse. Elle possédait un de ces corps de liane qui semblent pouvoir se plier dans tous les sens comme une baguette en caoutchouc.
La séance fut encore plus soft que celle de Tanya pratiquée l'avant veille. Malika parla de l'éveil, éveil de l'esprit, du coeur et de la conscience qui amènent à vivre plus pleinement notre passage sur terre mais aussi éveil du corps qui venait pour la plupart d'entre nous, dont moi, de sauter du lit et de se dépêcher pour ne pas être en retard à cette classe de 7 heures du matin qui ouvrait la journée à Yoga Barn.

Je fus mitigé par Malika. Il y eut plusieurs fois une certaine amertume dans son discours. Il semblait que cela fut son dernier cours au centre et qu'elle ne le vivait pas très bien. Le contenu spirituel dispensé était un peu trop fumeux et conceptuels à mon goût et sans réel rapport avec les postures. Il y eu aussi un certain cafouillage dans les instructions à plusieurs reprises et nous étions là à nous regarder les uns les autres ou à changer rapidement de posture parce Malika s'était trompée. Je pris plus conscience encore des qualités de Tanya qui avait été parfaite à tous points de vue l'avant veille.

Cette séance, j'osais le torse nu. Il y a un banda en Yoga nommé uddiyana bandha qui consiste en fait tout simplement à rentrer le ventre et qu'il est recommandé de garder tout au long de la séance. Pratiquer torse nu immergé au milieu d'une présence féminine plus qu’agréable quand on est un homme a un effet non négligeable sur la faculté à tenir ce Banda, je vous le garantis !
Mise à part ça, il y avait parfois une légère brise traversant le plateau alors que je pratiquais et à chaque fois je me disais que j'avais tellement bien fait de poser le T-Shirt.

Le côté amusant de cette séance fut que Malika la fit en partie en japonais. Son japonais semblait être parfait. Je ne notais aucune faute de syntaxe ni d'accent. Son métissage était sans doute le fruit de l'union du Maghreb et du Japon. Je savais l'attrait qu'ont les japonais pour l'Indonésie depuis longtemps et j'en ai eu la confirmation pendant ce voyage, ce matin là, encore, plusieurs participants provenaient de l'île du soleil levant.

De retour à l'hôtel, j'ai pris mon petit déjeuner et Kadek, qui était entrain de faire la chambre du bas me faisant face, de l'autre côté de la piscine m'a salué chaleureusement. Je me suis dis que j'allais lui offrir le portrait que j'avais fait d'elle. Elle en a été très touché, mais cela a provoqué chez Ayu et Putu l'envie de bénéficier du même cadeau.
Je me suis donc retrouvé avec deux commandes supplémentaires et après une séance de photos mémorables au bord de la piscine où ces jeuens femme se sont soigneusement recoiffées pour paraître sous leur meilleur jour, je suis descendu au café d'en bas pour commencer le portrait d'Ayu.
J'ai passé pratiquement la journée au café, m'y suis fait apporter à déjeuner. Le groupe de femme habituel était là papotant avec animation en ponctuant fréquemment leur discours d'un "Holly Shit!" sonore.
Puis elles sont parties peu à peu laissant l'allemande toute seule. A peine avais-je commencé à envisager de discuter un peu avec cet intriguant personnage de résidente qu'un scooter stoppa sec à son niveau, monté par un américain de plus de 65 ans qui entreprit de la prendre en chasse. L'homme était très mince et un peu voûté, il avait des jambes toutes maigres et très poilues arquées vers l'extérieur (un ancien cow boy ?) et ponctuées de multiples points rouges qui n'étaient pas de très bonne augure sur son état de santé général. Quand au visage, il était le portrait craché d'Anthony Quinn, mais d'un Anthony Quinn qui aurait eu une très mauvaise hygiène de vie.
L'allemande se laissa compter fleurette sans sourciller bien qu'il sembla qu'elle fût un peu sur la défensive et que ses sourires n'étaient pas toujurs donnés de gaieté de coeur.
L'homme était un peu illuminé, semblait hyper actif, et surtout très bavard. J'eu l'impression que l'allemande travaillait dans le domaine de la guérison naturelle et avait laissé cet homme venir à elle en y voyant peut être un futur client ou tout au moins parce que, j'ai cru l'entendre, elle faisait de l'accueil de l'autre quel qu'il soit un principe de vie. L'américain finit par prendre congé car elle même devait aller à un rendez-vous. Il était question je crois d'une livraison de graines.
Pendant ce temps, le dessin d'Ayu avait bien avancé.

C'est là que je fis connaissance des patrons de l'hôtel restés très discrets jusqu'à présent. Ils vinrent dans le café, comme chaque jour attendre qu'une voiture les prennent pour les emmener en ville. Ils contemplèrent longtemps les dessins que j'avais exposés sur la table et celui que j'étais en train de faire en me félicitant. Je montrai au patron sur mon téléphone le dessin que j'avais donné à Kadek.

Il y eu aussi ce passage de trois touristes européens, une néerlandaise, un italien et un polonais. Ils repartaient aussitôt vers la mer. C'est ça Bali, les touristes font systématiquement le tour de l'île ne restant qu'une nuit ou deux au même endroit. Dans cet hôtel d'Ubud, j'ai vu une succession ininterrompue de couples. Quelques uns m'ont marqué, comme ce Monsieur pas très en forme accompagné d'une femme beaucoup plus jeune que lui et qui se raclait systématiquement la gorge au petit déjeuner, ou ce jeune couple de russes rentrés un soir en trombe, trempés par l'orage équatorial qui faisait rage, et se jetant à peine arrivés dans la piscine.
L'homme qui avait un corps particulièrement musclé sorti de l'eau en montant en équilibre sur les mains sur le bord de la piscine. Bali semble attirer un nombre impressionnant de gymnastes et d'athlètes.

A 17 h 00 je suis allé faire ma sieste rituelle et ai continué à travailler depuis ma chambre jusqu'à 22 heures trente puis suis retourné au restaurant qui ferme tard. Tali et ses collègues m'ont tout de suite reconnu et m'ont fait le meilleur accueil. Tali m'a appelé par mon prénom ce dont j'ai été très touché. J'ai encore pris une commande de dessin sur laquelle je n'ai émis aucune promesse de réalisation. Tali fait de la promotion sur Instagram de costumes balinais traditionnels féminins et se met en scène. Je suis abonné à son compte depuis ce soir là. Le dessin pourra donc attendre mon retour à Paris.

Il s'était remis à pleuvoir depuis à peu près 22 heures. Pas la pluie violente habituelle des orages équatoriaux, mais une petite pluie fine et douce qui nimbait la nuit de quiétude. J'aime la pluie à Bali, elle calme la ville, elle fait taire la circulation et aussi, curieusement, les concerts nocturnes des chiens se répondant en aboiements continus pendant une demi heure parfois. Elle fait fuir les moustiques aussi qui sont nombreux dans cet hôtel d'Ubud alors qu'ils étaient très rares à Kuta. J'ai profité de la quiétude de cette nuit pluvieuse pour travailler sur ces écrits jusqu'à 5 heures et demi du matin.
L'air était frais rappelant celui d'une nuit de fin d'été en France et c'était très agréable. La journée avait été bruyante dans ce café entre les conversations et la circulation fréquente dans la rue Kajeng, j'avais besoin de ces longues heures de calme. Avant d'aller au restaurant j'eus la chance d'entendre très clairement un concert de musique balinaise qui devait se tenir dans la rue et l'enregistrai sur mon téléphone. Le son des percussions chantantes se mêlent au son des fine gouttes d'eau lavant la ville. Il y a des parties calmes et lentes sur lesquelles j'aurais plaisir à méditer de retour à Paris.



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